
Les Français continuent de plébisciter les fruits et légumes frais avec, toutefois, des préoccupations sur la traçabilité, le changement climatique et les pesticides. Dans un contexte parfois difficile selon les filières, les acteurs misent sur l’innovation et le marketing pour valoriser leurs produits. Par Catherine Batteux
Plus de 80 espèces et 2 000 variétés. La filière fruits et légumes française se distingue par sa richesse et sa diversité. Pourtant, entre 2000 et 2020, le taux d’approvisionnement et la balance commerciale de la France en fruits et légumes se sont considérablement dégradés, selon une étude publiée en juin 2025, réalisée par le cabinet Ceresco et AgroClimat2050, à la demande du ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire (Masa) : « Quels futurs pour les filières fruits et légumes françaises d’ici 2040 ? ». Une situation exacerbée par les crises multiples qui frappent les filières, comme le changement climatique, la perte d’attractivité des métiers agricoles et agroalimentaires ou encore la crise économique et son impact sur la consommation. Le Masa a ainsi lancé, en mars 2023, un plan de souveraineté pour la filière avec des objectifs ambitieux : augmenter de 5 points la souveraineté en fruits et légumes d’ici 2030 et atteindre 10 points en 2035.
Aggravation de la dépendance extérieure La consommation finale de fruits et légumes frais a représenté 23 milliards d’euros en 2020. En volume, elle est satisfaite à hauteur de 52 % par la production française et 48 % par les importations. « L’aggravation de la dépendance externe est particulièrement marquée pour les fruits frais, avec notamment une baisse de la production française de fruits frais tempérés, baisse compensée par une augmentation des importations, notamment espagnoles, et par une hausse de la consommation de fruits frais tropicaux et des agrumes, non cultivés sur le territoire français », souligne l’étude. 72 % du marché est à destination de la grande distribution. Les hypermarchés et supermarchés représentent donc largement le principal circuit d’approvisionnement. Côté consommation, si les Français restent globalement confiants, certaines problématiques influent sur leur comportement, à l’image des impacts du changement climatique ou des pesticides. Pour autant, souligne l’étude du Ceresco, « la consommation de fruits frais française est symptomatique d’une profonde décorrélation entre la production et la consommation ». En effet, des 3 fruits les plus consommés que sont la pomme, la banane,




